Dualité

Sombre nuit, plonge en moi tes griffes acérées,
Écarte, écorche, évide, éviscère et retire
Cette âme infectieuse qui me tient enferré
Aux plus profonds tourments, et loin du monde m’attire.

Tendre nuit, frôle-moi de tes doigts éthérés,
Effeuille, étreint, effleure, éteint, efface, et tire
Hors de cette âme pure, ce poison pénétré
Aux tréfonds d’elle-même, et renaisse le rire.

Astre au souffle fatal, calcine mes chairs grises.
Qu’au soufre, ton fanal allie cendre de vie
Vers l’ardent idéal d’un corps sec qui se brise
Dans le gouffre abyssal de l’Immense Incendie.

Astre de la victoire, d’où ma force je puise,
Nourris de ton éclat ce corps qui s’éblouit
Et scintille et s’attise et puis soudain s’avise
Des sommets infinis d’où l’obscur est banni.

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